L’expression tumorale de l’antigène T du polyomavirus de Merkel est associée à une meilleure survie dans une cohorte de 94 patients ayant un carcinome de Merkel - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est un carcinome neuroendocrine cutané agressif, dont l’agent étiologique principal est le polyomavirus de Merkel (MCPyV). L’activité oncogénique du MCPyV est liée à ses oncoprotéines virales, AgLT et AgsT. Le MCPyV n’est cependant pas trouvé dans l’ensemble des tumeurs CCM, et il existe une controverse sur un possible rôle pronostique favorable du MCPyV dans les tumeurs CCM.
Objectif principal : évaluer l’expression de l’AgLT, oncoprotéine du MCPyV, dans les CCM.
Objectifs secondaires : évaluer le rôle pronostique de l’expression de l’AgLT chez les patients ayant un CCM.
Patients et méthodes |
Parmi une cohorte multicentrique de 124 patients ayant un CCM, 99 tissus tumoraux provenant de 94 patients (tumeur primitive et métastase pour 5 patients) étaient disponibles pour l’étude immuno-histochimique avec l’anticorps monoclonal anti-AgLT (CM2B4). Les contrôles étaient 55 tissus péri-tumoraux des mêmes patients, 9 autres cancers cutanés, 3 tumeurs neuroendocrines pancréatiques. Le pourcentage de cellules tumorales exprimant l’AgLT était évalué pour chaque tissu. L’expression de l’AgLT était mise en relation avec les données cliniques (âge, sexe, localisation tumorale, taille tumorale, présence de métastases) et les données de survie (survie sans récidive, survie spécifique liée au MCC).
Résultats |
L’expression de l’AgLT était détectée dans 69 tumeurs (69 %). Il n’y avait pas d’association entre l’expression des l’AgLT et les données cliniques initiales (âge, sexe, localisation tumorale, taille tumorale, présence de métastases). L’expression de l’AgLT n’était pas associée avec la survenue de récidives. En analyse multivariée, le sexe masculin, la présence de métastases au diagnostic et l’absence d’expression de l’AgLT dans la tumeur étaient des facteurs indépendamment et significativement associés aux décès spécifiques liés au CCM.
Discussion |
Les données de la littérature sur le rôle pronostique du MCPyV sont controversées (détection de l’ADN viral, charge virale, expression des oncoprotéines dans la tumeur). Les tumeurs non associées au MCPyV comporteraient des altérations génomiques plus importantes, en lien avec un mécanisme d’oncogenèse non viro-induit, qui pourrait être associé à une évolution plus agressive.
Conclusion |
Cette étude montre que dans une large cohorte française, l’expression de l’AgLT dans les tumeurs CCM est un marqueur pronostique favorable, associée à une meilleure survie spécifique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antigène T, Carcinome à cellules de Merkel, Immuno-histochimie, Polyomavirus de Merkel, Survie
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Vol 141 - N° 12S
P. S242 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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